Baptême de Jean - Baptême du Christ - Baptême en Christ

Publié le par Père Louis de Villoutreys

Le Baptême du Seigneur - Année B (Mc)

Dimanche 11 janvier 2009


Textes : Is 55, 1-11  ; Is 12, 2.4b-e.5b-6 ; 1Jn 5, 1-9 ; Mc 1, 7-11



Ce dimanche, nous terminons le Temps de Noël durant lequel nous célébrons la venue du Fils de Dieu chez nous, Jésus-Christ, né dans une Sainte Famille, adorée par des mages venus d’Orient (Épiphanie), annoncé et baptisé par Jean dans les eaux du Jourdain.

 

Le baptême de Jean

Qu’est-ce que le baptême ? Il s’agit étymologiquement d’une immersion, d’une plongée. Du temps du Christ, il existait des rites de purification, chez les Esséniens par exemple.

Qu’apporte donc de nouveau le Baptême de Jean ?

  - « Moi je vous baptise dans l’eau » (Mc 1, 7). Pour être baptisé, il faut l’intervention d’un autre. On ne se baptise pas soi-même, on se fait baptisé par un autre. Il y a dans ce rite un acte d’humilité.

  - « Jean proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés » (Mc 1, 4). Il ne s’agit pas seulement de se purifier, de se laver mais de se convertir. « Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme pervers ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur, qui aura pitié de lui, vers notre Dieu qui est riche en pardon » (Is 55, 7). Telle la conversion selon le prophète Isaïe (1ère lecture). Il s’agit autrement dit de changer de vie, de vivre nouvellement en relation avec Dieu en recevant son pardon.

  

Le baptême du Christ

« Jésus se fit [donc] baptisé par Jean dans le Jourdain » (Mc 1, 9) nous dit l’évangile de ce jour. Et pourquoi donc ? Est-il nécessaire à Jésus de se faire baptiser ? Il est pourtant « plus puissant » que Jean, il n’a pas besoin de se convertir, il est sans péché !

Oui, mais voilà, la logique du Christ n’est pas celle de Jean, la logique de Dieu n’est pas celle des hommes : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et mes chemins ne sont pas vos chemins,  -déclare le Seigneur » (Is 55, 8).

Jésus n’accomplit pas ce rituel d’abord pour lui-même mais pour nous. Le baptême devient signe pour nous, une manifestation de Dieu, une épiphanie. En effet, aussitôt baptisé « Jésus vit le ciel se déchirer » : en sa personne, le monde de Dieu rejoint le monde des hommes.

 

« Jésus vit [donc] le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Du ciel, on entend une voix : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis ton mon amour ». » (Mc 1, 10.11) Dieu se révèle ici comme Père, Fils et Esprit unis par l’amour. Le baptême de Jésus nous plonge dans le mystère trinitaire de Dieu.

 

« Jésus vit le ciel se déchirer » (Mc 1, 10). Cette déchirure du ciel préfigure celle du rideau du Temple à l’heure de la Croix : « Jésus, poussant un grand cri, expira. Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas » (Mc 15, 37.38). La descente de Jésus dans l’eau du Jourdain préfigure sa descente aux enfers, c’est-à-dire dans le monde de la mort : « Il est descendu aux enfers » selon le Symbole des Apôtres que nous allons dire dans un instant. La sortie de l’eau de Jésus annonce sa résurrection : « il est ressuscité  des morts ». Le baptême de Jésus nous plonge dans le mystère de Pâques : mort et résurrection. Le baptême de l’eau annonce le baptême du sang.

 

Enfin, le baptême du Christ est aussi un événement pour lui-même : c’est ainsi qu’il inaugure son ministère.  Après son séjour au désert « Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu » (Mc 1, 14.15) annonçant le Royaume de Dieu.

 

Le baptême en Christ

Baptisés, nous aussi nous le sommes. Le baptême chrétien (en Christ) nous plonge dans la vie de Dieu, dans son mystère trinitaire, dans son mystère pascal.

 

Comme avec Jean, nous sommes baptisés par un autre, par un ministre, un serviteur de Dieu. Oui, le baptême n’est pas un acte individuel, il nous met en relation avec d’autres, avec l’Église.

 

Notre baptême est aussi un baptême de purification et de conversion. Oui, le baptême  nous purifie du péché originel, il nous lave des souillures du péché qui défigurent notre ressemblance à Dieu.

« Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert. Et dans le désert il resta quarante jours, tentés par Satan » (Mc 1, 12.13). Par son renoncement total au mal, Jésus vainc le Tentateur. Nous aussi, il nous faut renoncer « à Satan,… à toutes ses œuvres… et à ses séductions » (cf. rituel du baptême). Le baptême nous donne la force dans ce combat. Ce renoncement, condition pour suivre le Christ, précède la profession de foi en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit.

 

Enfin, saint Jean dans sa première lettre (2ème lecture) nous parle de naissance. Être baptisé, c’est être « vraiment né de Dieu » (1Jn 5, 1). Le baptême nous fait enfants de Dieu.  Deux caractéristiques définissent ceux qui naissent de Dieu :

  - Croire que « Jésus est le Christ » (1Jn 5, 1).

  - « Garder les commandements de Dieu » (1Jn 5, 3) : aimer Dieu et son prochain. Cet amour est signifié dans l’amour fraternel entre baptisés: « tout homme qui aime le Père aime aussi celui qui est né de lui » (1Jn 5, 1).

Ainsi, par notre baptême nous sommes appelés à annoncer à tous la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et à être des témoins de l’amour de Dieu. Laissons donc l’Esprit, dont nous avons été baptisés, agir en nous. Amen !


Publié dans Année B - Noël

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