"Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour"

Publié le par Père Louis

Solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ – Année A (Mt)

Dimanche 25 mai 2008

 

« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Cette prière, que le Christ nous a donnée, nous la disons ensemble tous les dimanches, nous la disons chacun tous les jours. Demander tous les jours le pain quotidien pour nous-même c’est vouloir vivre. Il s’agit de se nourrir pour vivre.

La vie est justement le thème de cette journée : dimanche qui fait coïncider la « fête-Dieu », la fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang Christ, c’est-à-dire la fête de la vie du Christ qui se donne en nourriture pour nous, avec la fête des mères et la journée nationale pour la vie. Fête de la vie nouvelle en Christ et fête de cette nouvelle vie qui naît du sein des femmes.

Fête de la vie, oui, mais pour beaucoup la vie est un combat, une lutte de survie. « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour » est d’abord une demande bien concrète. Ne spiritualisons pas trop vite cette demande. Le peuple hébreu, dans sa marche au désert, a eu l’expérience de la faim. Jésus lui-même donne à manger à une foule affamée. Ces derniers jours, je voyais des images à la télévision, de ces personnes sinistrées suite aux catastrophes naturelles, dont la préoccupation immédiate était de trouver à se nourrir. Même en France, des personnes sans-abris fouillent les poubelles, des retraités pauvres récupèrent les rebuts du marché. A travers le monde, l’Église travaille dans cette lutte contre la faim et pour la vie des hommes. Ce pain quotidien qui nous permet de vivre, c’est à la fois le don de Dieu et le fruit de notre travaille.

« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ». Ce pain que nous demandons est bien plus que le pain du boulanger, ou plus généralement la nourriture nécessaire au corps. Dans les évangiles, Jésus nous parle de trois nourritures :

- la Parole de Dieu : « L’homme ne se nourrit  pas seulement de pain, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu » (Mt 4). Il reprend ce qu’écrit le livre du Deutéronome. « Il t’a donné à manger la manne pour te faire découvrir que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche du Seigneur » (Dt 8). Oui, nous en faisons l’expérience la parole nous fait exister, elle est même nécessaire à la vie sociale. Combien plus la Parole de Dieu qui crée (Dieu dit et cela fut) et qui met en route (va et désormais ne pèche plus). Et cette parole nous fait vivre de la vie même de Dieu. « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 68) dit Pierre à Jésus.

- l’eucharistie : « Mon corps est une vraie nourriture et mon sang une vraie boisson » (Jn 6). Dans l’Eucharistie, le Christ se donne totalement à nous, il nous donne sa vie, sa présence. Jésus récupère une réalité biologique (manger un aliment, c’est l’assimiler, cet aliment devient nous) pour nous communiquer la vie même de Dieu. Comme le dit saint Augustin, nous devenons ce que nous recevons. En communiant au corps du Christ, nous devenons nous-même Corps du Christ, l’Église : « Puisqu’il n’y a qu’un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part au même pain » (1Co 10, 17).

- l’obéissance à la volonté du Père : « Ma nourriture est de faire la volonté du Père » (Jn 4). C’est ce que nous demandons dans la prière du Notre Père : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Quelle est-elle ? Il s’agit bien de suivre le commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Après le dernier repas, Jésus dit à ses disciples : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez vous les uns les autres ». Oui, plus nous aimons, comme Dieu nous le demande, plus nous vivons.

 Ces trois nourritures, nous la retrouvons finalement dans la célébration de la messe avec le temps de l’écoute de la Parole de Dieu et le temps de la communion eucharistique. Quant à l’obéissance au Père, nous la retrouvons au début en reconnaissant nos infidélités dans la prière pénitentielle et surtout dans l’envoie en mission : Allez dans la paix du Christ ».

 Enfin, nous sommes dans le mois de Marie. Contemplons-la. Disciple du Seigneur, Marie ouvrit son cœur à la Parole du Seigneur : « qu’il me soit fait selon ta parole ». Mère du Christ, Marie mit au monde ce corps jusqu’à communier à la passion de son Fils. Enfin, Marie reçoit la mission d’être la mère de l’Église : « Voici ta mère ». Marie ne cesse de prier par amour pour nous.

Publié dans Solennités

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